Mon parcours maritime a débuté de manière assez anodine. Alors que j’assistais un ami dans le nettoyage d’une grande piscine au Brésil, mon chemin a croisé celui du propriétaire, un pilote maritime aguerri qui, sans le savoir, allait me donner la piqûre du maritime et de la logistique du transport.
Après avoir passé mon certificat d'opérateur radio maritime, j’ai fini par accompagner mon ami pilote dans ses déplacements. Rencontrant alors plusieurs agents maritimes durant mes voyages, j’ai découvert l’implication dévouée de ceux-ci dans l’opération des navires et ce métier m’a beaucoup intéressé à mon retour au Québec.
Me voilà donc, après plusieurs années comme agent maritime, occupant le poste de directeur des opérations à la nouvelle Agence de Québec de la compagnie Fednav.
Ça fait quoi, un directeur des opérations? D’abord et avant tout, je supervise l’ensemble des communications qui passent par l’agence et je m’assure que tout se déroule bien en ce qui concerne le chargement ou le déchargement. Notre travail en est un d’équipe, alors j’assiste beaucoup les agents dans le suivi des opérations auprès des navires.
Nous sommes les premiers à recevoir les informations importantes touchant les gens qui travaillent sur le terrain, autant en mer qu’au port. Il est donc primordial de les tenir régulièrement et promptement informés en leur fournissant tous les détails pouvant leur être utiles afin de bien coordonner les horaires de nos escales avec le trafic portuaire attendu.
C’est pourquoi la première chose que j’effectue le matin, après avoir savouré mon café, est de faire un tour rapide des nombreux courriels afin de voir s’il y a des urgences à traiter. On doit y aller par priorité et on répond aux navires qui arrivent au port en premier. Aujourd’hui, il y en a deux. On doit donc confirmer aux ports l’heure d’arrivée de chaque navire et tous les détails nécessaires pour le déchargement de ceux-ci par les débardeurs.
On traite plusieurs navires par jour, qui sont tous à différentes étapes dans leur cheminement : certains négocient leurs ententes, d’autres commencent leur traversée, d’autres arrivent au port, etc.
Je dois d’ailleurs coordonner à l’instant le départ d’un navire provenant de l’Asie, puis gérer les contrats pour une autre compagnie qui transportera du sel vers Québec. Je devrai aussi communiquer les coûts pour un voyage de marchandise vers Montréal à une entreprise en Europe, de manière à ce qu’elle puisse prévoir ses opérations et conclure une entente avec l’armateur qui s’occupera du transport par cargo.
Ce travail-là, c’est beaucoup de communications par téléphone et par courriel, en français et en anglais. On doit parler à pas mal tout le monde : les douaniers, les agents d’immigration, les capitaines des navires, les travailleurs au port qui s’occuperont du chargement/déchargement, les clients et bien d’autres.
C’est donc important d’être précis, concis et rapide tout en sachant se préparer pour d'éventuels imprévus. Et c’est aussi ce qui fait que le travail d’équipe est primordial au sein de nos opérations : ça prend beaucoup de complicité et de soutien au sein de l’équipe pour travailler de longues heures et s’assurer d’être constamment aux aguets afin de répondre à toutes demandes de nos clients ou services pour nos capitaines.
À la fin d’une journée de travail, quand les opérations ont été un succès et que tous les intervenants sont à jour avec leurs escales de navires respectifs, on ressent vraiment le sentiment du devoir accompli! Toutes différentes, nos journées demandent de la passion, du dévouement, de l’organisation et surtout de l’entregent, et c’est ce qui fait que mon métier est excitant, jour après jour.
