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Contrôler les mouvements d’un cargo en tant que timonière

Journal de bord

Contrôler les mouvements d’un cargo en tant que timonière

Le domaine maritime est synonyme d’opportunités.

Catheryne, qui occupe habituellement le métier de matelot, l’a découvert à de multiples reprises; l’une d’elles l’amenant à devenir timonière sur un cargo parti sur les Grands Lacs durant un mois.

Découvrez son quotidien et laissez-vous inspirer par son histoire.

Je me demande régulièrement pourquoi je suis entrée dans la marine marchande. La passion pour la mer, je l’ai eue quelques années plus tôt sur un voilier, donc rien à voir avec cet immense cargo sur lequel je me trouve présentement.

Or, j’ai compris avec le temps que l’essence de naviguer était plus puissant que la coquille qui me le permettait. C’est pourquoi, lorsque l’occasion s’est présentée à moi de postuler comme timonière sur un cargo de CSL, j’ai sauté sur celle-ci.

Il faut savoir qu’à l’origine, j’occupais un poste de matelot qui me permettait de rentrer chez moi tous les soirs. C’était rassurant, mais le goût de l’aventure revenait toujours. Et la beauté du maritime, c’est de pouvoir se balader d’une occasion à l’autre, au gré des besoins. Parce que dans cette industrie, rien n’est monotone.

Bref, me voilà sur un cargo depuis déjà 3 semaines. Il est 10h du matin, je dois me lever. Ici, on travaille en quarts de travail; le mien étant de midi à 16h, puis de minuit à 4h du matin. Je me sens bien reposée, surtout que c’est après mon quart de nuit que je dors le mieux.

Je fais quelques étirements, puis vais dîner dans la salle à manger du navire. Déjà 11h45, je monte à la timonerie pour débuter mon quart. Le timonier sur place me brief sur où nous sommes rendus par rapport à notre trajectoire avant de quitter, ajoutant quelques informations utiles, et quitte à son tour pour se reposer.

Chaque quart est différent et dépend du trafic, du moment de la journée et des eaux sur lesquelles on navigue. Cette fois-ci, j’ai la chance de naviguer sur une eau très calme, assez large où je ne croiserai pas beaucoup de navires. Dans ce temps-là, l'équipe de quart est moins sollicitée. Je dois suivre les directives de l'officier en charge et je garde un oeil sur le pilote automatique, qui prend la relève lorsque je ne suis pas à la roue. Et ça me permet également de faire ma part du ménage de la timonerie, rôle que l’on se partage entre timoniers.

La nuit dernière, c’était différent. Lorsque les passages sont plus étroits et que l’on croise des navires, il faut être concentré en tout temps. C’était mon cas. Les yeux rivés au loin, j’ai dirigé le navire sans quitter la roue pour m’assurer de bien suivre notre trajectoire. Défi relevé, ce qui m’a aidé à dormir par la suite puisque ça demande beaucoup d’énergie.

La vie sur le navire est très tranquille. Pour ceux qui se le demandent, la plupart de l’équipage occupe son temps à lire, écouter des films ou des séries. Et oui, on a le wifi! L’ambiance varie beaucoup d’un bateau à l’autre, mais comme partout ailleurs, plus l’équipe est petite, plus les liens se tissent en mer.

Alors que je regarde au loin, devant la roue, je me sens à ma place. Quand tu navigues au cœur et que tu écoutes ton bateau, que ce soit la voile ou un cargo, celui-ci te répond. Si tu réussis à comprendre ton bateau, à ressentir ses mouvements, ses réactions aux éléments, il y a un sentiment de respect qui s’installe. Un respect commun.

Je me laisse donc guider vers notre destination que l’on atteindra dans une semaine. Ça me fera du bien, un certain temps, jusqu’à ce que le goût de l’aventure me reprenne… et il me reprend toujours!

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